Ces dernières semaines, nous avons multiplié les audits SEO pour de nombreux sites e-commerce, et comme on retrouve très souvent les mêmes problématiques, on s’est dit qu’il était temps de rédiger un petit guide à destination des E-commerçants. Les infos que vous allez trouver ci-dessous vous permettront de savoir si votre site a ses chances, sans passer forcément par la case « audit ».

En effet, une mauvaise optimisation de votre référencement sur un site e-commerce, c’est très souvent la première raison à des ventes qui ne décollent pas. En suivant les conseils ci-dessous, vous devriez déjà voir de nettes améliorations. C’est parti !

Des descriptions trop courtes

On va commencer par la base : si votre page fait moins de 300 mots, elle a plus de chances de passer en « thin-content », et de ne pas être indexée par Google. Pour faire simple, si vos textes sont trop courts, ou de mauvaise qualité, panda (l’algo de Google qui traque les sites de spam) rejettera la copie et ignorera purement et simplement vos efforts. Évidemment, ça n’est pas facile de rédiger 300 mots sur une paire de chaussures ou sur une rame de papier A4. Malheureusement, c’est le lot de tous les E-commerçants : pour que les robots des moteurs de recherche indexent vos pages, il faut qu’elles soient suffisamment denses. Et pour que vos pages soient bien positionnées sur les moteurs de recherche, les robots doivent en comprendre le sens. On va voir ça tout de suite…

La taille, ça compte

Page produit pas assez optimisée

Qu’est-ce que j’entends par « pas assez optimisée » ? Quand Googlebot parcourt votre site, il procède à une extraction de vos mots-clés, et de tous vos mots en général, puis à un traitement statistique de ces données, pour essayer de leur donner du « sens ». Évidemment, je simplifie les choses, parce que c’est bien entendu un peu plus complexe que ça. Ce que vous devez retenir, c’est la chose suivante : les robots des moteurs de recherche ne comprennent rien à ce qu’ils lisent. Rien !

Par contre, ils sont capables de voir si un mot revient souvent dans le texte, s’il est entouré par des balises HTML importantes (comme par exemple la balise title, une balise H1 etc.). Une fois que cette extraction statistique est faite, il est appliqué une pondération pour « comprendre » si le mot-clé concerné est important ou pas. Par exemple, si vous vendez des logiciels de référencement, et qu’on retrouve les termes « logiciel pour le référencement » dans la balise title, en titre de niveau 1, dans l’URL et en gras dans le texte, alors il y a des chances pour que la page concernée soit celle d’un logiciel de référencement…

Il faudra du coup faire attention de ne pas tomber dans le travers inverse, c’est-à-dire du « Bourrinage » à l’ancienne (termes identiques sur title + H1 + url). Ça marche encore, mais il est plus élégant d’utiliser des concurrences de vos mots-clés dans ce triptyque. Il faut dire « non » à la triplette du bourrin.

En ce qui concerne l’optimisation d’une page produit, faites aussi très attention à ce que vous allez trouver dans le contenu secondaire de la page. Ici, je veux parler de la barre latérale et de votre footer. Un exemple ? Vous vendez des bijoux. Vous avez placé dans votre barre latérale un module « nouveaux produits », et vous venez de rentrer une belle collection de boucles d’oreilles. Du coup, sur la page d’une bague, par exemple, on va retrouver les termes « bague en or rose » dans la balise title, dans l’url, en H1 (avec utilisation de cooccurrences), mais votre wording va être « bancal », puisque votre barre latérale contiendra de nombreuses entités du style « boucle d’oreille machin », « boucle d’oreille bidule », tout ça dans un lien, ou pire, dans un titre de niveau inférieur (déjà vu…).

Sur toutes vos pages produits, ce modules « nouveaux produits » va altérer de façon importante la compréhension du « sens » de la page pour les robots. Faites un test sur alyze.info, et regardez ce que vous avez sur l’onglet « mots-clés ». Votre requête principale doit viser entre 40 et 60 % de densité pondérée…

Le contenu dupliqué

Le contenu dupliqué, depuis Panda, c’est une véritable plaie pour les E-commerçants. Regardons un peu comment on peut découper cette notion, et remédier à ses effets pervers…

Le contenu dupliqué interne

Ah ! Celui-là, c’est un grand classique. Malheureusement, on le retrouvera sur de très nombreux CMS e-commerce, et il n’y a pas grand-chose à faire ici, du moins pour le contenu dupliqué interne. Par exemple, sur Prestashop, on retrouvera la description courte de votre produit sur sa page, mais également sur les pages catégories. Bien entendu, ce ne sera qu’un contenu dupliqué partiel. Mais si vous avez placé un produit dans plusieurs catégories, cela change tout de même la donne, et ça n’est pas forcément recommandé.

Évidemment, si vous avez peu de produits en boutique, ça ne risque pas d’arriver. Mais si vous fonctionnez avec de nombreuses catégories et des catégories enfants, ça risque d’être tout de suite un peu plus compliqué. Il faudra parfois faire des choix difficiles si vous voulez optimiser au mieux cette problématique de contenu dupliqué.

Le contenu dupliqué externe

De nombreux e-commerçants reprennent souvent les descriptions du fabriquant pour référencer un produit. Ou alors, ils copient carrément les concurrents. Non seulement cette pratique n’est pas légale, car il s’agit d’une violation du code de la propriété intellectuelle, mais, en plus, c’est une vraie catastrophe pour le référencement. Considérer ce problème comme le fait Google. Vous avez des ressources limitées, et vous devez indexer des contenus présents sur Internet. Vous cherchez depuis des années à réaliser des économies, parce que votre consommation électrique est supérieure à celle de l’Islande, et que vous avez failli vous casser la gueule en 2009 car vous aviez trop de pages à crawler (je fais référence à caféine).

Vous tombez sur une magnifique description de produits, sur un site que vous ne connaissez pas. Seulement, vous avez déjà cette description dans votre index. Allez-vous enregistrer cette page ? Allez-vous présenter aux internautes une seconde fois un contenu identique alors qu’il est déjà connu chez vous ? Non ! Vous allez purement et simplement ignorer la page, et prendre note que le site que vous venez de parcourir est toxique pour la gestion de vos ressources.

Imaginez maintenant que ce même site ne vous propose que des contenus que vous avez déjà dans votre index… Et que cette pratique est typique des sites de spam, comme les fermes de contenus… Quelles conclusions allez-vous en tirer ? Que vous êtes sur un site de spam. Qu’il ne vaut pas la peine d’être indexé.

duplicate content

Le contenu dupliqué externe, pour le E-commerce, c’est la mort ! Il faut toujours présenter un contenu unique ! Donc, si vous avez passé de nombreuses heures à faire des copier-coller, vous êtes fixés : il va falloir passer encore plus de temps à rédiger du contenu propre (oui, la vérité, ça pique, mais c’est toujours mieux qu’un mensonge complaisant).

Linking interne mal travaillé

Le netlinking interne, c’est aussi très important pour le référencement de votre site. On va revenir à quelque chose de très basique pour expliquer cette notion. Juste pour ces quelques lignes, vous allez voir que ça valait le coup de lire cet article. Revenons un peu en arrière, à la Préhistoire du Web. Google ne s’appelle pas encore Google, mais Backrub. Larry Pages se réveille un matin, et se dit qu’il serait bien d’introduire un algorithme de classement dans son moteur de recherche, pour trier les sites par pertinence. Et, en guise de vote, ou d’indice de confiance, il va prendre compte les backlinks.

Plus une page aura de liens entrants, plus elle devra être considérée comme importante. A fortiori, plus une page a de liens, plus elle est parcourue par les robots. La probabilité de présence d’un robot sur une page ayant beaucoup liens et donc plus importantes que sur une page qui n’en a que très peu.

C’est la naissance du Page-Rank. Et c’est une notion fondamentale en référencement : plus une page a de liens, plus elle est susceptible d’être parcourue par les robots des moteurs de recherche. Et ici, je ne fais aucune distinction entre les liens internes et externes. Parce que, pour un simple crawler, ça ne fait aucune différence. Ce sont les algorithmes de pondération qui feront le tri.

Bref, vous avez compris : si vous voulez pistonner un produit sur votre site, il faudra travailler ses liens, par exemple en plaçant un lien vers sa page en barre latérale, ou même carrément dans la navigation. Et là, vous verrez toute la différence.

Des logiciels comme Gephi permettent justement d’avoir une appréciation graphique du Page-Rank de vos pages. Et, ça devient assez évident, plus une page est linkée, plus elle importante sur votre site (j’en connais maintenant qui vont réfléchir à deux fois avant de mettre un lien vers les mentions légales ou vers la page de contact sur toutes les pages de leurs sites).

Pas de gestion des paramètres d’URL

On va terminer avec quelques détails, mais qui peuvent être aussi très important. Prenons par exemple le cas des paramètres d’URL. Un paramètre d’URL, c’est une directive que l’on retrouve dans l’adresse d’une page (exemple : www.mondomaine.com/index.php?p=4&orderby=asc) Déjà, les paramètres d’URL, ce n’est pas très user–friendly. Et ensuite, c’est une usine à contenu dupliqué. L’exemple que j’ai donné indique au système qu’on veut regarder la quatrième page d’un site, et qu’on veut effectuer un tri sur ses objets par ordre alphabétique. On pourrait de la même façon trier les mêmes objets par ordre anté-alphabétique, ou les trier par prix croissant, croissant etc.

Du coup, on se retrouve avec les mêmes contenus, sur la même page, présentées dans un ordre différent. Donc, là, 100 % contenu dupliqué, ou presque. Certes, l’ordre a changé, mais les moteurs de recherche analysent la sémantique d’une page en prenant en compte les statistiques qui sont liées, et pas forcément l’ordre dans lequel sont présentées les choses. Imaginez que vous faites une soupe : quel que soit l’ordre dans lequel vous mettez les ingrédients dans votre marmite, la soupe aura toujours le même goût…

Pour remédier à cela, vous pouvez utiliser la console de recherche Google, pour modifier le comportement des robots en fonction des paramètres d’URL rencontré. Attention, parfois, Google ignore purement et simplement les paramètres que vous entrez, et fait ce qu’il veut. Si vous voulez un truc plus radical, il faudra passer par un développement maison, ou par l’acquisition d’un module (par exemple pour mettre en noindex toutes les pages qui contiennent une variable de tri).

La navigation à facette

Le dernier, il est assez tricky. Voir même carrément chiant. Je veux parler ici de la navigation à facette. La navigation à facette, c’est quoi ? C’est un petit module qu’on retrouve de plus en plus sur les sites e-commerce, pour faire un tri sur une sélection de produits en fonction des critères que vous pouvez renseigner : prix, couleurs, tailles etc. Je n’ai rien contre la navigation à facette, c’est très bien pour les utilisateurs. En général, les modules fonctionnent avec l’ajout d’une ancre d’URL, donc, a priori, c’est ignoré par Google.

Non, le problème, c’est les liens Nofollow que l’on retrouve dans ce genre de modules : à chaque fois que Googlebot va déceler ce type de liens, il va se téléporter sur un autre site. Autrement dit, vous perdez le surfeur aléatoire, donc l’essence même de ce qui favorise votre référencement : la présence des bots de Google sur vos pages. Le nofollow sur un site, c’est à bannir, purement et simplement, sauf si c’est pour du lien externe (vous perdez de toute façon le surfeur aléatoire puisqu’il va changer de sites, donc pas de soucis).

Voilà, avec ces quelques conseils, vous avez déjà de quoi améliorer largement l’optimisation de votre site E-commerce pour le SEO !

 

A propos de l'auteur
Charles Annoni

Charles Annoni est chef de projet web depuis 2008. Formateur en référencement naturel, E-commerce et Webmarketing (Groupe FIM, AIFCC, IAE de Caen), il est également Webmaster Freelance et accompagne les entreprises dans leur développement sur le web.

1 réflexion au sujet de « 6 solutions aux problèmes SEO les plus fréquents en E-commerce »

  1. Ah ouais, le coup du nofollow sur la nav a facette, j’avais jamais fait attention… Maintenant que je le sais, ça me fait un peu froid dans le dos quand je pense au nombre de robots que j’ai du perdre sur mon MS…

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