Tout webmaster ou SEO qui se respecte cherche à tout prix à faire baisser son taux de rebond. Parfois, à tort, puisque sur certains sites, ça peut être un signe de qualité. Mais c’est vrai qu’un taux de rebond qui crève le plafond, ce n’est pas forcément super flatteur. Voici donc une petite liste de trucs à éviter si vous voulez avoir un taux de rebond bas.

Un design moisi

C’est la base : pendant les deux premières secondes de surf, inconsciemment, l’internaute « fusionne » avec votre site. Et s’il y a malaise, c’est mauvais pour la suite des affaires : votre design doit à la fois rassurer et permettre une reconnaissance ultra-rapide, quasi instinctive, des zones de click. Si votre design laisse à désirer, qu’il ne met pas en confiance, vous perdez des points. Et votre internaute sera plus enclin à sortir…

Pages trop longues à charger

Celui-là est forcément rédhibitoire : si vos pages mettent une plombe à charger, il y a de fortes chances pour que l’internaute ne clique même pas sur un seul lien. Pensez aux utilisateurs qui sont coincés dans le fin fond de la campagne, et qui n’ont droit qu’aux 512k étendu. Des pages légères et un temps de chargement bas, ça aide beaucoup !

temps de chargement

Pas assez de CTA

Vous avez rédigé un super article sur la dernière paire d’écouteurs MP3 à la mode, 1500 mots rédigés en bon français, avec des images, des tableaux comparateurs, bref, tout ce qu’il faut pour chauffer comme il faut votre visiteur et lui faire penser qu’il vient de trouver le Saint Graal en matière de benchmark hardware.

Hélas, à sa grande déception, quand il arrive au bas de votre article, il n’y a qu’un footer désespérément vide. Il pense tout de suite aux nombreux tours de molette qu’il va devoir donner pour remonter en haut de page, et à combien sa souris va souffrir. Et il sort…

Il faut toujours placer un call-to-action sur une page qui doit transformer un prospect en clients. Proposez des articles similaires, mettez un lien vers une page de contact, ou, au pire, rattrapez-vous sur le pied-de-page. Dites-vous simplement que si votre internaute voit un contenu cliquable à proximité du dernier mot de votre article, vous avez nettement plus de chances de déclencher une action utilisateurs.

Solliciter l’engagement trop tôt

Ah, justement, les CTA : pas trop d’agressivité, pas trop tôt ! Ces dernières années, les SERP ont terriblement évolué, et il est plus facile de ranker sur un contenu éditorial avec un CTA commercial, plutôt que de servir une page produit avec 150 mots.

Mais si, justement, vous envoyez un signal commercial trop tôt, alors que vous n’avez pas encore pu convaincre votre visiteur, vous êtes grillés : « page commerciale ». Et une page commerciale, c’est toujours moins sexy et moins rassurant qu’une page éditoriale (surtout sur le Web) ! C’est un peu comme essayer d’emballer au premier rendez-vous : il faut se vendre et se faire désirer dans un premier temps, pour espérer transformer par la suite…

Servir un contenu trompeur

Puisqu’on parle du manque de confiance qu’on peut avoir dans une page commerciale, imaginez que vous trouviez un contenu prometteur dans une Sidebar, mais qu’en cliquant sur le lien, vous arriviez sur une page qui veut vous vendre un contenu radicalement différent. C’est énervant hein ? Les sites de click-baiting sont les champions pour ça. Mais du coup, quand on se rend compte de la supercherie, en sort. Donc, oui, sur Facebook, ça clique, mais sur le site, il faut que ça suive ! Donc pas d’entourloupe, servez les contenus promis !

Abus de pagination

Encore une pratique qu’on trouvera largement sur les sites de click-baiting (clickapute en Français), un truc dont j’ai une sainte horreur : l’abus de pagination. Un exemple ? Imaginez que cet article soit divisé en 10 pages. Une bonne grosse photo dans le haut de page, un premier point de la liste annoncée dans le titre, et un bon gros bouton « page suivante » en bas d’un paragraphe 200 mots.

clickbaiting

Vous imaginez attendre le chargement de la page suivante 10 fois ? Perso, quand je trouve ce type de contenu, je sors tout de suite (en me disant que c’est vraiment con de faire subir ça aux visiteurs, surtout à ceux qui sont sur un mobile). Ajoutez à cela que cela duplique la balise title, que ça apauvrit le contenu de la page souvent à la limite du thin-content, et que pour revenir en arrière, c’est franchement pénible, et vous obtenez un boulet de l’UX en puissance.

Si votre article fait 4000 mots, et que vous pensez à passer du coté obscur, c’est qu’il n’est pas assez décomposé (mieux vaut deux articles de 2000 mots qui étoffent la longue traine, plutôt que de sacrifier une bonne cartouche à la gloire du taux de rebond)…

Pas de responsive-design

Puisqu’on parle du mobile, voilà un autre truc qui peut être gênant : l’absence de design responsive ou de version mobile. C’est super pénible de devoir parcourir un site en zoomant toutes les dix secondes et en galérant avec les ascenseurs. C’est aussi pour ça que Google affiche la mention « site mobile » dans les serp. Pour conserver les utilisateurs (et leur permettre de cliquer sur Adwords). Le Responsive design, aujourd’hui, c’est nécessaire.

Des erreurs trop visibles

Autant je suis d’accord pour dire que le W3C envoie ses blâmes un peu trop facilement, autant il faut essayer de présenter un contenu propre, sans erreur d’intégration, ou pire, sans erreur côté serveur.

Il y a deux mois, je suis tombé sur le site d’une grosse agence SEO, et le footer avait tendance à foutre le camp hors du compteur principal. Avec en prime, une belle erreur PHP dans le haut de page : de quoi faire fuir Mme Michu, totalement horrifiée qu’une boite avec autant de bug informatique puisse proposer ses services dans le même domaine (Mme Michu n’est pas supposée savoir que l’informatique, c’est vaste, que l’intégration ce n’est pas du SEO, et qu’on peut cartonner en SEO en étant limite en intégration ou en dev – bon ok, je pousse un peu là)…

Page trop marquetée

Attention, je ne crache pas sur le marketing, au contraire. Mais trop, c’est trop ! Déjà, quand on tombe sur une fiche produit, on se méfie, mais si en plus c’est une bonne vieille page de transformation, full width, avec une vidéo dans le haut (qui s’ouvre automatiquement, sans possibilité de faire pause, évidemment), une liste à puce en dessous (avec des gros checkmarks tout droit sortis d’une page de 2010), un CTA, un slider qui vante les mérites du produit, une autre vidéo, puis une liste de témoignages, une première promo, un autre CTA, un récapitulatif des promesses produits, un tableau comparatif, et enfin un autre niveau de démarques, avec le compte à rebours qui va bien… Nan, faut arrêter les conneries, les mecs. Trop, c’est trop, et c’est contre-productif !

marketing

Un peu, ok, c’est le jeu. Mais, pour faire court, retenez ces deux citations :

« La perfection, c’est quand il n’y a plus rien à retirer »

Et

« Don’t push your luck »…

Trop de textes !

Ah, le dernier… Je le connais bien celui-là : c’est mon pire défaut. Il faut être synthétique sur le web. Faire passer un max d’idée, en un minimum de mots (tiens, c’est mieux aujourd’hui), tout en donnant suffisamment de contenu à votre audience et aux moteurs de recherche, mais sans gaver le premier, ou tomber dans le thin-content pour le second (et ça y est, je recommence…).

Mais, là aussi, ça dépend beaucoup des niches, du produit, de la cible. Retenez tout de même, que, globalement, l’internaute est pressé.

Privilégiez les « micro-contenus » qui s’enchainent rapidement. Et si vous avez beaucoup de choses à dire sur un sujet, faites un lien vers une autre page (hop, le taux de rebond qui chute) : mieux vaut un contenu court et bien « catchy » qui balance vers une page profonde, bien complète et bien rédigée, plutôt que d’en mettre des kilotonnes sur une seule page…
Voilà, 1200 mots, j’aurai pu scinder en deux mais… non 😉

Voilà, faites-péter les com ! (do follow ? Ah oui.)

A propos de l'auteur
Charles Annoni

Charles Annoni est chef de projet web depuis 2008. Formateur en référencement naturel, E-commerce et Webmarketing (Groupe FIM, AIFCC, IAE de Caen), il est également Webmaster Freelance et accompagne les entreprises dans leur développement sur le web.

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